Présentation - Le début d'une nouvelle histoire au RC Lens ?

Loick Landre RC Lens 07Nouveaux propriétaires, nouveau projet, nouvel entraîneur, nouveaux joueurs, le RC Lens a profité de l'intersaison pour faire sa mue. Après une saison aussi riche que frustrante, le club artésien va tenter de renouer avec son lustre d'antan en décrochant un des deux accessits directs vers la Ligue 1.

Pour y parvenir, le RC Lens, désormais drivé par Ignacio Aguillo, a décidé de faire confiance à Alain Casanova. L'ancien entraîneur du "Téfécé" tentera d'appliquer ses préceptes de jeu - tantôt inspiré de la Juventus et de Bielsa - à un jeune groupe certes malléable mais également doté d'une faible culture tactique. Chevalier, Fofana, Koukou, Gérard, Bostock, Douchez, Zoubir, Fortuné auront ainsi la lourde tâche de succéder aux Chavarria, Gbamin, Cyprien, Valdivia ou encore Ikoko.

Concrètement, que peut-on attendre du RC Lens pour cette saison 2016/2017 de Ligue 2 ? 

 

Ignacio Aguillo, le nouvel homme fort du RC Lens

Actionnaire de la société Solférino, nouveau propriétaire du RC Lens depuis mai, Ignacio Aguillo n'en demeure pas moins un dirigeant de l'Atlético Madrid. En charge du développement international du club espagnol, Aguillo est clairement l'homme clé du nouvel organigramme lensois. Proche d'Hafiz Mammadov, il est apparu dans la sphère lensoise en début d'année. Représentant de l'énigmatique homme d'affaires azéri, il a alors été un des interlocuteurs de Grégory Maquet lorsque le Belge a soumis son ultime offre de reprise. Ignacio Aguillo, c'est aussi le fameux dirigeant de l'Atlético Madrid qui avait accompagné Gervais Martel devant la DNCG en février dernier.

Depuis l'hiver dernier, Aguillo a pris un poids encore plus considérable dans les affaires du club artésien. Après avoir tenté, en vain, d'intervenir en qualité de consultant afin de favoriser la reprise du club, Aguillo est passé en premier ligne. L'Espagnol a alors regroupé un pool de cinq investisseurs, afin d'acquérir le club artésien lors de la procédure de prepack-cession initiée par le tribunal de commerce de Paris, en mai dernier. La société Solférino a vu le jour et le RC Lens est alors passé sous pavillon hispano-luxembourgeois. Présent à la conférence de presse actant la reprise du club par la société luxembourgeoise, l'ancien dirigeant de BNP Paribas a fixé la feuille de route du nouveau RC Lens. Une communication qui a eu pour effet de reléguer Gervais Martel a un simple rôle d'exécutant, de le cantonner dans un rôle de président-délégué.

Pour s'en convaincre, il suffit de noter qu'Ignacio Aguillo a été présent à chaque événement-clé du club artésien depuis son rachat, à l'instar de la présentation d'Alain Casanova ou encore du match amical contre Arsenal. L'Espagnol ne laisse rien au hasard et ne laissera aucune marge de manœuvre à ses collaborateurs. Il a été missionné pour ça. 

 

Alain Casanova, l'anti-Kombouaré

Après trois ans à la tête du club, Antoine Kombouaré - longtemps proche de prolonger l'aventure en Artois - a décidé de quitter le RC Lens pour retrouver la Ligue 1 avec l'EA Guingamp. Pris au dépourvu par le départ de son entraîneur, le Racing a mis une quinzaine de jours pour trouver son remplaçant. Longtemps favori, Philippe Montanier n'a finalement pas réussi à se mettre d'accord avec l'état-major artésien. Le RC Lens a alors activé la piste menant à Alain Casanova, libre depuis son départ de Toulouse en mars 2015, à la suite d'une défaite contre le RC Lens. Le natif de Clermont-Ferrand s'est finalement engagé le 13 juin dernier, et ce pour deux saisons (plus une année en option).

En l'espace de quelques semaines, Alain Casanova a déjà imposé sa patte sur le club. L'ancien gardien de but a très vite affiché sa volonté de travailler en collaboration avec les éducateurs des différentes équipes de jeunes Casanova a très vite rencontré Eric Sikora, entraîneur de la réserve, ainsi que Fabrice Vandeputte, éducateur des U19, afin de fixer une feuille de route commune pour la saison à venir. Ces deux derniers ont même été conviés au stage de préparation au Touquet afin d'observer les méthodes de travailler de Casanova. Cela a débouché sur un travail tactique commun et à la généralisation du 3-5-2 comme schéma tactique de référence.

le RC Lens a trouvé en Alain Casanova un entraîneur aux antipodes des méthodes d'Antoine Kombouaré, critiqué pour son manque d'implication au club. Le néo-entraîneur lensois se montre également bien plus impliqué lors des séances d'entraîneur qu'il dirige en grande partie. Reste à ce dernier à démontrer que sa méthode ainsi que son approche tactique peuvent déboucher sur une saison couronnée de succès. 

 

Zoubir, le Lillois qui veut conquérir Bollaert

Pour atteindre son objectif, à savoir la montée en Ligue 1, le RC Lens a de nouveau pu se montrer actif sur le marché des transferts, après deux intersaisons bridées par les restrictions émises par la Direction National de Contrôle et Gestion (DNCG). Libre de ses mouvements, ou presque, le club artésien a fait signer la bagatelle de huit joueurs : Chevalier, Fofana, Koukou, Gérard, Bostock, Douchez, Zoubir, Fortuné. Peu de noms ronflants (hormis Douchez), des joueurs en fin de contrat (Fofana, Koukou, Bostock) des paris ou des joueurs à relancer (Chevalier, Gérard, Zoubir, Fortuné), le RC Lens a fait preuve de sobriété, faute de mieux. Bien que la masse salariale ait été revue à la hausse, le Racing a laissé filer ses plus gros salaires : Chavarria, Valdivia, N'Diaye, Nomenjanahary. Surtout, le club artésien a dû se résoudre à laisser partir ses deux plus gros potentiels : Gbamin et Cyprien.

C'est donc avec un effectif fortement remanié que les Lensois abordent une saison de Ligue 2 qui s'annonce particulièrement concurrentielle. Outre, le Havre, qui a manqué la montée de peu la saison dernière, Reims, Brest, Niort, Clermont, Strasbourg, Auxerre ou encore le Gazelec se posent comme de sérieux candidats à la montée, dans un championnat qui n'offre plus que deux billets directs vers l'élite du football français. Parmi les nouvelles têtes, le RC Lens pourrait bien avoir décroché le gros lot avec Abdellah Zoubir ou encore John Bostock. Ces deux derniers ayant démontré de bonnes dispositions durant la préparation. Successeurs désignés de Pablo Chavarria et Wylan Cyprien, il ne fait nul doute qu'ils auront un rôle majeur à jouer cette saison. Très talentueux, Abdellah Zoubir a désormais l'occasion de prouver tout le potentiel que bon nombre d'entraîneurs ont vu en lui ces dernières saisons.

Si Douchez part titulaire indiscutable dans les buts, la place des autres recrues reste à définir. Djiman Koukou semble bien parti pour être aligné devant la défense, à moins que le retour de Taylor Moore fragilise sa position. Mohamed Fofana devra certainement vaincre la concurrence d'Abdoul Ba. Chevalier et Fortuné se tailleront la part du lion pour la place de numéro 9. Alors qu'Abdelrafik Gérard, très peu utilisé durant la préparation, part avec une longueur de retard sur ses concurrents au poste.  

 

Landre, capitaine et homme de base

La principale question que l'on peut se poser à l'aube d'une nouvelle saison est toujours la même : à quoi va ressembler l'équipe ? Cette interrogation est d'autant plus valable en raison des nombreux bouleversements connus par le RC Lens, cet été. Pour autant, quelques certitudes demeurent. Tout d'abord, le RC Lens a gardé un semblant de colonne vertébrale. Avec Dusan Cvetinovic, Loïck Landre, Kenny Lala, Benjamin Bourigeaud et Mathias Autret, ce sont cinq éléments indiscutables de la précédente saison qui constituent le socle de la nouvelle équipe d'Alain Casanova. En outre, Loïck Landre, longtemps annoncé sur le départ, a été promu capitaine suite au départ de Pablo Chavarria. Le Racing se constitue donc sur de solides fondations, même si l'appropriation du nouveau schéma (3-5-2) restera la principale attraction du début de saison.

Surtout, une équipe type semble d'ores et déjà se profiler. Auteur d'une demi-saison convaincante, Jérémy Vachoux va retrouver le banc de touche. L'expérimenté Nicolas Douchez gardera les buts artésiens, alors que Valentin Belon et Joris Delle sont priés de trouver un nouveau point de chute. En défense centrale, deux joueurs font déjà l'unanimité aux yeux de Casanova : Cvetinovic et Landre. Pour les accompagner, plusieurs solutions s'offrent au technicien artésien : le gaucher Abdoul Ba, l'expérimenté Mohamed Fofana voire même le relanceur Taylor Moore. Pour ce qui est des latéraux, Kenny Lala et Anthony Scaramozzino - très bon durant la préparation - partent avec une belle longueur d'avance. Akim Zedadka et Enzo Ebosse apparaissent comme des simples solutions de repli en attendant un potentiel recrutement dans ce secteur de jeu.

Alors qu'il souhaite s'inspirer de la Juventus, Alain Casanova connaît l'importance de la défense dans un tel schéma tactique. La principale crainte concerne la capacité du trio axial d'assurer une relance digne de ce nom sous pression. Certaines phases de jeu contre Arsenal peuvent entretenir ce doute qui apparaît légitime à ce niveau de la saison. Il reste cependant du temps aux défenseurs pour s'approprier pleinement cette nouvelle disposition tactique et intérioriser les nouvelles responsabilités induites. 

 

Autret, grand perdant du renouveau ?

Comme l'an dernier, le milieu de terrain apparaît comme le secteur de jeu le plus fourni de l'effectif artésien. Alors que le trio Koukou-Bourigeaud-Bostock part titulaire, et ce malgré les départs de Valdivia, Gbamin et Cyprien, ils ne sont pas moins d'une demi-douzaine de joueurs à espérer obtenir du temps de jeu.  N'Daw, Olsen, Gerard, Bellegarde et Chouiar aspirent en effet à rentrer dans la rotation de Casanova, pour tenter de bousculer l'ordre établi. Joker de luxe la saison dernière, Patrick Olsen a pris du retard en raison d'une préparation freinée par une gêne au niveau du psoas. En outre, le départ de Wylan Cyprien du RC Lens pourrait ouvrir la porte à un renfort supplémentaire dans ce secteur de jeu. Samba Diakité (ex-Nancy) serait actuellement à l'essai.

Homme clé du Racing la saison dernière, Mathias Autret a été moins en vue lors des matches de préparation. Repositionné dans l'axe, dans un rôle de 9 1/2, l'ancien Lorientais est apparu moins à l'aise que sous l'ère Kombouaré. Face à la montée en puissance de Zoubir et la possibilité de voir Chevalier ou Fortuné intégrer le onze de départ, la question de la place de titulaire de Mathias Autret pourrait se poser à plus ou moins moyen terme. Une évolution du 3-5-2 en 3-4-1-2 pourrait alors être judicieuse afin de placer le Breton derrière les deux attaquants, son positionnement préférentiel. Mais, avant de savoir si le duo offensif se transformera en trio, le RC Lens devrait donc commencer la saison sans attaquant de métier.

Une approche qui rappellera à certains supporters le légendaire 4-6-0 de Laszlo Boloni lors de la saison 2010/2011. Mais, il serait erroné de comparer les deux situations. Le RC Lens entame un nouveau cycle, avec de nouveaux hommes et avec une marge de progression certaine lui permettant d'aspirer à réaliser une belle saison. Reste désormais à savoir si la construction entreprise durant l'intersaison suffira pour retrouver la Ligue 1 au mois de mai prochain. La réponse se trouve désormais entre les pieds des joueurs lensois. Le temps des supputations est presque clos, les hostilités vont pouvoir démarrer. 

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