Philippe Montanier : « La Ligue 1 n'est pas un objectif, mais sera plutôt une conséquence »

Nommé au poste d'entraîneur du RC Lens fin mai, Philippe Montanier ne vise pas forcément la montée en Ligue 1 et ne l'a pas annoncée dès son arrivée, ne refaisant pas l'erreur commise deux ans plus tôt par Alain Casanova.

Pour l'entraîneur des Sang et Or, si montée en Ligue 1 il y a, ce sera principalement parce que son groupe aura su se souder, atteindre une cohésion importante et se sont construit au fur et à mesure, en se basant sur les valeurs principales du Racing et des supporters. Le coach lensois espère aussi et surtout que la pression inhérente au statut du Racing ne viendra pas parasiter les joueurs dans leur longue route vers la fin de saison et les objectifs visés.

« On s'aperçoit que, parmi les équipes montées de Ligue 2, ce ne sont pas forcément les meilleures équipes en terme d'effectif, par exemple, mais souvent celles qui ont développé un grosse cohésion. Celles qui s'appuyaient sur un groupe fort dans la relation humaine et mentalement. »

« En fait, la Ligue 1 n'est pas un objectif, mais sera plutôt une conséquence. On s'attelle d'abord à bien travailler ensemble sur les plan défensif et offensif. Ce sera la suite logique de nos performances qui nous conduira en Ligue 1. On part quand même de la 15e place. Pour aller chercher les deux premières, la route est longue ! Il y a peut-être des adversaires mieux armés que nous. On aura des objectifs de comportement, d'attitude, de niveau de jeu à respecter. Si on arrive à coordonner tout cela, peut-être qu'on ne sera pas loin. »

« Pour avoir vécu certaines situations à Boulogne la saison de la montée, c'est difficile. Je me souviens qu'à dix journées de la fin, un de vos confrères m'avait dit : « la montée, c'est foutu, quels sont vos objectifs désormais ?» Cinq matchs après, on était dans les trois premiers. Ca va tellement vite. Allons-y par étape. D'abord, s'installer dans les dix premiers. Pour la montée, on verra d'ici mars-avril si c'est jouable. »

La pression de la montée autour du RC Lens :

« C'est une vraie pression mais elle est extérieure. Nous devons être hermétiques à tout cela. On comprend bien évidemment les gens. Qui ne veut pas monter en Ligue 1 ? Bizarrement, on est une dizaine à  le vouloir, mais il n'y en aura que deux plus un barragiste. On sait que ce sera dur avec des clubs comme Lorient, Le havre, Metz. On essaie de se retirer cela de la tête pour l'instant. »

« Depuis mon arrivée, j'ai discuté avec certains supporters qui, au-delà de la montée, veulent que les joueurs mouillent le maillot, qu'ils se donnent à fond. Je ne suis pas arrivé avec un effet d'annonce. A quoi sert d'avoir une grande bouche et dire qu'on joue la montée ? Ce serait facile pour moi de parler. Il faut se concentrer sur ce qu'il faut faire plutôt que sur ce qu'il faut dire. » « Je vais donner un exemple. On a eu droit à une superbe pièce de théâtre faite sur nos supporters, intitulée Stadium. Ils la présentent partout en Europe. Ce sont des anecdotes de supporters, ça raconte les liens avec le club. C'est de l'humour, de l'émotion. Ç'a été quelque chose de très fort, de très impactant pour nous. Après y avoir assisté, on se doit d'être à la hauteur en terme de comportement. On a essayé de recruter des joueurs qui ont cette fibre en eux. Ceux qui ne l'ont pas, il faut vite qu'ils l'aient ! »

Source : France Football