Une cellule sportive à reconstruire au RC Lens

MadeInLens en plein dans le mil 02En acceptant un nouveau challenge à Guingamp, Antoine Kombouaré a laissé le vide derrière lui. Celui qui avait demandé et obtenu les pleins pouvoir pour l’équipe pro laisse donc un vide qu’il a lui-même créé.

Antoine Kombouaré était non seulement l’entraineur du Racing, mais aussi le directeur sportif pour l’équipe première, le recruteur et le décisionnaire. Il avait également obtenu d’être celui qui assurait sa propre communication.

Dès son arrivée, l’ancien coach des Sang et Or a d’autorité réclamé une indépendance pour la gestion de son groupe. C’est donc seul qu’il a recruté et élaboré son équipe. Si, pour son arrivée, il a eu la main heureuse en attirant – entre autres – Alphonse Aréola, Danijel Ljuboja, Edgar Salli, Pablo Chavrria, Loïck Landre puis Marcel Tisserand, la suite a montré que l’on ne peut pas tout faire.

 

La saison dernière, le recrutement n’a pas été à la hauteur des espérances. Alors qu’il aurait fallu trouver des cadres pour soutenir  des jeunes, le RC Lens a finalement pris des joueurs dont il ne sait plus quoi faire aujourd’hui.

Si le nom d’Antoine Kombouaré a séduit dans un premier temps, l’image de l’homme s’est rapidement ternie. A la même vitesse que celle du Racing.  Qui a entendu le public de Bollaert-Delelis lui demander de rester ? Personne. Il avait fait son temps ! Comment ne pas comprendre que l’homme n’ait été dragué que par quelques clubs de « seconde zone » et n’était que le 3e choix de Guingamp ? Ceci explique peut-être cela…

En 1998, pour arriver au titre de champion, Lens disposait d’une véritable colonne vertébrale sportive avec Jean-Luc Lamarche en directeur sportif. L’homme avait effectué un travail de 10 ans. Il avait recruté dans toutes les catégories d’âge pour relancer un club où le seul espoir reconnu, en 1990, s’appelait Pierre Laigle !

En 1992, deux ans plus tard, la reconstruction était déjà bien en marche. Lens gagnait la Gambardella avec des joueurs comme Frédéric Déhu, Philippe Brunel, Wagneau Eloi, Sébastien Dallet... Le club était reparti dans le bon sens. Le coach s’appelait Patrice Bergues

En 1998, Daniel Leclercq, entraîneur de jeunes, puis de la réserve, connaissait également tout l’effectif lensois. Il savait donc sur qui il pouvait compter. Lens était un vrai club où les valeurs « du cru » dominaient les moyens financiers.

Où en est aujourd’hui le Racing ?

Du côté de la formation, l’équipe des CN U19 est allée en finale de la Gambardella. Est-ce l’arbre qui cache la forêt ? Il faudra un peu de temps pour le savoir. Y a-t-il encore des pépites dans les équipes de jeunes ? Depuis quatre années, Lens n’a pas eu les moyens pour recruter chez les jeunes. Le talent des éducateurs a-t-il été suffisant pour convaincre les parents ? Certains éducateurs-cadres ont également quitté le club. Le club peut il avoir encore de bons résultats sans eux ? On ne saura oublier les Georges Tournay, Eric Assadourian, Pascal Planque, les frères Bijotat, Didier Dubois, encore André Charlet qui ont quitté le bateau. 

Preuve que la formation n’était plus au cœur du Racing, la cérémonie des "Gaillettes d’Or" du Club 100 a disparu au retour de Gervais Martel, alors que Crédit Agricole l’avait maintenue…

Pour reconstruire une politique club, il faut un patron. Le directeur sportif Jocelyn Blanchard sera-t-il celui là ? Si oui, de quels moyens va-t-il disposer ? Jocelyn n’a pas encore eu le temps de montrer ce dont il était capable. Est-il l’homme de la situation ?

Que vont faire les deux voyageurs que sont Cyrille Magnier et Didier Sénac, les deux recruteurs ? Plus clubistes qu’eux, il sera difficile de trouver. Ils ont l’œil, le talent pour dénicher des perles naissantes. Ils ont arpenté l’Europe en train pour dénicher des joueurs de talent… En ont-ils trouvés ?

Depuis trois années, le club a vécu avec une vision limitée. Il est temps de redonner au RC Lens une perspective. Et de s’y tenir. Dans le sud, Monaco, malgré ses moyens, mise désormais tout sur la formation. Le club du rocher a débauché quantité de cadres du PSG pour réussir. Monaco met les moyens pour devenir « le » club de Jeunes ? 

Lens va-t-il mener la même politique de formation ? Lens se doit de donner des signes forts. Donner la chance aux jeunes, les encadrer par d’authentiques  renforts. Cela a été la politique gagnante de clubs comme de Sochaux et de Nantes pendant des années. Lyon tente également aujourd’hui de s’appuyer sur cette logique depuis deux ou trois ans.

Le RC Lens, l’année du titre, avait totalement appliqué ce principe. Pourquoi ne pas retrouver un système qui a fait ses preuves et qui permet de construire dans le long terme et de gagner ?

L’équation est posée ! Lens a-t-il une autre option ?

Pascal Guislain

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