Démont : « Tout le monde est prêt à se sacrifier pour le copain »

Pour So Foot, Yohan Démont revient longuement sur le remplacement de Jean-Louis Garcia par Eric Sikora et les transformations opérées au sein du groupe depuis l'arrivée de "Siko".

Yohan, on imagine que tu as la pêche, vu la dynamique actuelle du RC Lens (ndlr : six victoires et deux nuls, série en cours) ?
J'ai la pêche, bien sûr. Ça se passe bien parce qu'on accumule les victoires, ça fait du bien au groupe. Ça faisait longtemps.

La dernière série positive de même calibre remonte quand même à la saison 2008-2009 et votre remontée en L1. Ça te fout pas les boules ?
Si, on ne va pas se mentir. Ce qui est intéressant avec la série actuelle, c'est qu'on arrive à enchaîner aussi bien à l'extérieur que chez nous. Nous étions en déficit de victoires à la maison malgré de bonnes prestations. Maintenant, on arrive à rectifier le tir. Si on reprend le match contre Laval (1-0), ça finit par payer, même si on ne marque que sur penalty.

Ce qui est frappant, c'est que vous enchaînez tous ces bons résultats après avoir pris 4-0 contre Monaco et Nantes. Le fameux choc psychologique lié au changement d'entraîneur, ça marche alors ?
C'est bizarre, mais qu'est-ce que tu veux dire ? Tu prends deux fois 4-0 et derrière, avec « Siko », Didier (Sénac, l'adjoint) ou J-C (Jean-Claude Nadon, entraîneur des gardiens), on arrive à se relever. Ça veut dire que ça a marché. Depuis son arrivée, le coach a élargi le groupe avec des jeunes qu'il connaît bien. On voit plus de concurrence. Toutes les semaines, il te faut gagner ta place, c'est bénéfique. Et puis, les victoires aident question ambiance. Donc en ce moment, le groupe vit bien.

Avec Jean-Louis Garcia, qu'est-ce qui ne passait plus dans sa méthode ?
« Siko », c'est une autre approche du football, plus tactique. Il a des valeurs qu'on connaît, celles du club. Il a installé beaucoup de règles. Il est sévère quand il le faut, même si ce n'est que pour un retard. Tout le monde s'y tient et est prêt à se sacrifier pour le copain d'à côté, du coup. C'est vrai qu'on fait pas mal de physique, mais personne ne ronchonne. On a par exemple monté les terrils. Je peux te dire que ça parlait pas. Et au moins, les joueurs connaissent un peu mieux le patrimoine de la région (rires).

Si vous êtes tous sur le même pied d'égalité à présent, n'était-ce pas le cas avec le précédent staff ?
Disons qu'il y avait du bon boulot, je ne crache pas sur Jean-Louis Garcia et le staff d'avant. Mais il y a eu un gros changement. En ramenant du monde, Éric Sikora a poussé la concurrence, donc il n'y a pas de passe-droit. On a un coach qui est là pour avoir la meilleure équipe possible, donc il n'y a pas de familiarités. Tu es bon, tu joues. Tu n'es pas bon, tu ne joues pas, point barre. Je le connais depuis une paire d’années. Mais même si je l'ai longtemps côtoyé, il y a une barrière entre lui et moi aujourd'hui par exemple.

Peux-tu nous préciser quelque peu sa philosophie et sa vision des choses ?
Quand il discute, on l'écoute. C'est quelqu'un qui ne laisse pas les choses se gangrener, qui crève facilement l'abcès. Il tape de suite sur ce qui ne lui plaît pas. À 0-0 à la mi-temps, il ne va pas te dire que c'est de la faute du collectif, il cite directement ceux qui sont en dedans et leur explique le pourquoi du comment. Donc personne ne peut se cacher. Franchement, pour le moment, c'est positif. Même si on cavale pas mal avec Vincent (Lannoy, le préparateur physique), on fait pas mal de jeu, de conservation. Et du coup, tu vois vraiment cet esprit de compétition qui s'est installé. Le groupe revit et ça met du piment. La progression ne peut donc qu'être plus rapide.

Justement, tu parles de jeu. C'est une de ses marques de fabrique, et vous en proposez plus depuis son arrivée, non ?
Oui, c'est certain. Pour gagner des matchs, tu ne peux pas le faire en défendant à chaque fois. Après, ça reste de la L2, il faut donc être prêt au combat, ok. Mais en plus de cet esprit de la gagne qui est resté, on est physiquement bien. Donc on peut produire du jeu. Tout le monde s'en est aperçu à Bollaert. Avant, on proposait aussi de bonnes phases, mais on ne tenait pas quatre-vingt-dix minutes. On a élargi notre volume de jeu.

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