Exclu MadeInLens - Georges Tournay : « Raphaël Varane, l’une des meilleures histoires que j’ai vécues au RC Lens »

Georges Tournay RC LensAncien entraîneur des jeunes et directeur de la Gaillette, Georges Tournay a vu émerger de nombreux jeunes talents, dont notamment un champion du Monde, Raphaël Varane, pur produit de la formation Made In Lens. Interrogé par Pascal Guislain pour notre radio partenaire RBM 99.6FM, le directeur du Pôle Espoirs de Liévin revient sur l’ascension de l’ancien Lensois, de son arrivée chez les Sang et Or à son départ vers le Real Madrid et, aujourd’hui, à un possible Ballon d’Or en fin d’année.

Vous avez la chance, en plus, de mieux connaître que tout le monde Raphaël Varane…

« Raphaël est l’une de mes meilleures histoires que j’ai vécues au RC Lens. Il est arrivé à la Gaillette, il avait 11 ans. Il fait partie de ces nombreux jeunes qui sont passés par le centre de formation. »

Qu’avait de différent, ce jeune Raphaël Varane ?

« Il est issu d’une famille d’Hellemmes, dans la banlieue lilloise. Sa famille est très simple. Sa maman est prof de lettre, son père agent hospitalier. Sa maman l’amenait trois fois par semaine à la Gaillette pour qu’il puisse participer aux entraînements et rentrer à la maison le soir. Petit détail amusant : sa mère corrigeait ses devoirs pendant que Raphaël s'entraînait. Il a ensuite vécu pendant deux années au Pôle Espoirs. Cela lui a apporté énormément, tant dans sa vie d’homme qu’au niveau footballistique. Il m’en parle encore à chaque fois que je le rencontre. Le Pôle Espoirs a cassé l’habitude par rapport à la Gaillette. Cela permet de se remettre en cause, de rencontrer de nouveaux éducateurs, d’avoir une autre façon de voir les choses… Raphaël est revenu ensuite à la Gaillette. Pour trois saisons. Il a beaucoup travaillé. Personne ne peut s’imaginer la charge de travail que représente les trois dernières années de la formation. On ne peut arriver à un tel niveau de performance sans beaucoup de travail et beaucoup de sacrifices. Alors que les jeunes de son âge sortaient, lui bossait. Il s’est forgé un socle qui lui a permis de s’adapter au plus haut niveau. Raphaël est passé, en l’espace de quelques mois de la réserve du RC Lens à l’équipe première du Real Madrid. »

Raphaël Varane est passé par le Pôle Espoirs de Liévin, il n’est pas le seul puisque Benjamin Pavard est lui aussi passé par ce centre que vous dirigez…

« Benjamin est arrivé au centre trois ans plus tard. Ils ne s’y sont pas connus. Si je suis le directeur de ce pôle aujourd’hui, je sais ce qu’il apporte aux jeunes qui le fréquentent. Quand je dirigeais le centre de formation du club lensois, je tenais à ce qu’ils y aillent pour franchir un palier, rencontrer d’autres jeunes de talent et réussir les deux premières années d’internat. D’autres jeunes vont arriver. Ils sont en train d’éclore. Il faut simplement leur laisser le temps. »

Vous dites que d’autres vont arriver…

« Oui, il y en a d’autres qui vont arriver, de Lens et d’ailleurs. Pendant un temps, le club lensois avait décidé de ne plus envoyer ses jeunes chez nous. Il les gardait à la Gaillette. Tout est rentré dans l’ordre désormais. Si des erreurs ont été commises, elles ont été réparées. Des jeunes arrivent, ils vont montrer toute la qualité de ce centre de formation. »

Etes-vous fier de l’émergence de jeunes comme Raphaël Varane ou Benjamin Pavard ?

« Raphaël est ma plus belle histoire. Quand Gervais Martel m’a demandé d’ouvrir la Gaillette, il m’avait donné deux consignes : travailler avec des jeunes de la région et faire grandir, par leur intermédiaire, le RC Lens… On peut parler de Varane, mais il ne faut pas oublier Gaël Kakuta, notre toute première pépite, même s’il s’est perdu en route… Je me rappelle que nous avions cinq très bons joueurs au club et que j’étais allé voir Gervais pour lui demander de leur faire signer un contrat pour ne pas les perdre … Ces joueurs s’appelaient Geoffrey Kondogbia, Thorgan Hazard, Serge Aurier, Raphaël Varane et un certain Dylan Deligny, qui lui s’est perdu en route et qui n’a pas percé malgré un statut d’international chez les jeunes. L’idée était bonne. La Gaillette a formé des joueurs de très haut niveau, et ce n’est pas fini… »

Vous sentez vous un peu champion du monde ?

« Plus qu’en 1998. Outre Varane et Pavard, j’ai aussi eu la chance de lancer Ngolo Kanté quand j’ai entraîné Boulogne sur Mer. J’ai donc bien connu trois piliers de l’équipe championne du monde. Tous les trois ont de belles histoires. Kanté était inconnu de tous quand il a intégré l’équipe première de Boulogne. Il avait été recruté par Bruno Dupuis. Avec Mickaël Delestrez, on se demandait d'où il venait. Je suis content de voir son niveau aujourd’hui ! »


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