Châteauroux – RC Lens : le bonheur est à l'extérieur ?

Après deux victoires consécutives, acquises de haute lutte à domicile face au Gazélec puis avec brio à Bourg-en-Bresse, les Lensois étaient attendus au tournant avec la réception du leader rémois au stade Bollaert-Delelis lors de la dernière journée. Faute d'avoir su débuter le match à l'heure, et d'avoir pu s'appuyer sur les premières certitudes tirées de cette série naissante, les hommes d'Eric Sikora, non déméritants, ont été punis dès la 2e minute de jeu. Ils n'ont jamais su revenir au score par la suite, se heurtant systématiquement au bloc champenois replié sur ses buts après l'ouverture du score précoce. Une nouvelle équation tactique que nos Sang et Or n'auront pas su résoudre, mais à laquelle ils seront souvent confrontés, au moins à domicile. L'occasion de repartir du bon pied lors du déplacement en terres castelroussines, où les locaux devront se livrer devant leur public ?

Finie la possession du ballon, souvent stérile, et érigée comme un dogme sous l'ère Casanova. La patte Eric Sikora, qui commence à marquer le jeu lensois et à porter ses premiers fruits, est faite d'un jeu plus direct, plus vertical, qui correspond mieux historiquement au style lensois. Si la métamorphose, encore en cours, a pris du temps, elle s'est construite autour de choix forts dans l'effectif. Sur les dernières recrues du mercato d'abord avec les arrivées de joueurs rapides et de profondeur tels que Markovic, Maazou et Bayala, mais aussi sur des remises en cause parmi les joueurs anciennement installés. John Bostock a ainsi fait les frais de la concurrence accrue au milieu, et à son jeu souvent trop lent, se voyant préférer Souleymane Diarra, qui forme une paire tonique et efficace avec Bellegarde depuis plusieurs matchs.

Si l'Anglais est de retour dans le groupe lensois, tout comme Clément Chantôme, Eric Sikora pourrait être tenté de renouveler sa confiance à ses deux milieux joueurs, à l'heure de se déplacer dans le Berry. Car du jeu, plutôt direct donc, et de la vitesse, il faudra en mettre en place pour mettre en difficulté le solide promu au stade Gaston Petit, où Nîmes et Reims notamment sont déjà tombés. Confrontés à une ligne de cinq derrière, les Lensois devront être capables de passer par les ailes, d'exploiter les espaces dans le dos des joueurs de côté, et surtout de ne pas aller s'enferrer systématiquement dans l'axe, qui s'annonce encombré, comme ce fut trop souvent le cas face à Reims. Les transitions à la récupération devront être plus explosives pour déstabiliser les hommes de Jean-Luc Vasseur, et on attend bien entendu des entames de mi-temps soignées ! Bref, en mettant ces ingrédients ce soir en terres castelroussines, les Lensois pourraient regoûter à l'ivresse d'une victoire loin de leurs bases, et pourquoi pas initier une nouvelle série positive...avant de se déplacer à Nancy pour la prochaine journée. Et si le bonheur actuel se trouvait à l 'extérieur pour les Sang et Or ?

Guillaume Delattre