[Humeur] Au RC Lens, le changement, c'est maintenant ?

Alain Casanova RC Lens 11S'il serait malvenu de tirer sur l'ambulance lensoise après une piteuse élimination de la Coupe de France face à Bergerac (CFA), la dynamique actuelle, dans laquelle s'inscrivent les joueurs d'Alain Casanova, ainsi que sa gestion du groupe posent question. Si un entraîneur n'est jamais le seul responsable des résultats de son équipe, qu'ils soient bons ou mauvais, les choix tactiques (ou non-choix) du coach artésien, ainsi que sa communication autour des récents résultats interpellent.  

Un turnover inexistant

On ne peut renier tout ce qu'a mis en place Alain Casanova depuis son arrivée à Lens. Créant une cohésion dans un effectif remanié en profondeur, développant des principes de jeu et dégageant un onze type cohérent. Le souci vient justement de cette équipe-type, qui, insuffisamment relayée par le banc de touche, marque le coup physiquement, même si elle est épargnée par les blessures et les suspensions. En se privant de faire jouer la concurrence, l'ancien coach du Téfécé ne stimule pas l'émulation dans son effectif, ne remettant pas en cause les titulaires indéboulonnables, et frustrant certainement des remplaçants qui n'ont que très peu d'occasions de remettre en question cette hiérarchie. Pourtant, ces dernières semaines, des joueurs comme Bostock ou Zoubir auraient légitimement pu être titillés au vu de leurs prestations. A sa décharge, Alain Casanova doit faire face aux absences de Guira et Hafez partis à la CAN, et au rendement mitigé d'Autret et de Klonaridis, parti depuis en prêt du côté de la Grèce. Mais on est en droit de se demander si l'efficacité relative de ces potentiels concurrents est la cause ou la conséquence du management de Casanova...

Le choix radical de changer en profondeur son équipe de départ face à Bergerac s'est avéré catastrophique, les joueurs alignés étant en manque de repères et de rythme, ce qui a provoqué un naufrage collectif qui aurait peut-être pu être évité en panachant titulaires habituels et remplaçants.

Un coaching qui ne pèse pas pendant les matches

S'il a fallu une heure contre Bergerac à Alain Casanova pour remodeler une ligne d'attaque initiale aussi inédite qu'improbable, les entrées de Fortuné, Lopez et Gérard n'ont rien changé au résultat final et que trop peu à la physionomie de la seconde période de ce 16ème de finale. C'est malheureusement un mal récurrent cette saison : les entrants ne pèsent pas sur le match. Ils rentrent souvent en jeu trop tard pour espérer y parvenir, et ne jouissent pas de la confiance nécessaire qu'un temps de jeu plus régulier pourrait leur apporter. La cruelle défaite à Amiens le week-end dernier en a été une douloureuse illustration : le coaching peut faire basculer un match, comme en témoignent les remplaçants que Christophe Pélissier a fait rentrer en jeu contre Lens, et qui se sont mués en passeur et buteur en toute fin de match...

Un schéma tactique unique

Le Racing version 2016/2017 était programmé pour évoluer en 3-5-2, schéma tactique qu'affectionne Alain Casanova, qui comptait alors organiser les différentes équipes du club autour de ce schéma. L'imbroglio autour de Loïck Landre, la mise à l'écart d'Abdoul Ba ainsi que la blessure de Mohamed Fofana en ont décidé autrement. La mutation vers le 4-4-2 à plat a pris forme à l'automne dernier, alors que les Sang et Or étaient mal en point face à Orléans à Bollaert-Delelis. Menés 1-2 et tancés par le public, cette réorganisation les conduit à finalement l'emporter 4-2. Ce nouveau schéma a permis d'installer le jeu de possession prôné par le coach artésien, trouvant un juste équilibre entre danger offensif et sécurité défensive. Il a aussi révélé John Bostock en tant que plaque tournante du milieu de terrain. Le souci, c'est que les supporters lensois ne sont pas les seuls à avoir noté cette évidence, et que les adversaires du Racing musellent désormais l'ancien Spur qui peine à s'adapter à ce traitement de faveur. Couplée à des états de forme inégaux, cette nouvelle situation déstabilise le collectif. S'il est sécurisant pour les joueurs de s'appuyer sur une organisation qu'ils maîtrisent sur le bout des doigts, on attend d'Alain Casanova qu'il puisse proposer autre chose tactiquement, que ce soit en débutant un match, ou en cours de match. L'effectif compte de nombreux éléments polyvalents, il y a donc d’autres combinaisons à inventer, afin de continuer à déstabiliser des adversaires qui lisent bien le jeu lensois.

Les trois défaites consécutives que viennent de subir les Lensois ne doivent pas remettre en cause l'excellent travail accompli jusqu'à présent par Alain Casanova et son staff. Néanmoins, il est temps de tirer la sonnette d'alarme pour rester au contact en championnat, et tendre vers l'objectif de montée affiché par tout le club, et espéré par le peuple Sang et Or. Les renforts enregistrés lors du mercato offrent clairement de nouvelles cartouches sur toutes les lignes. De nouvelles cartouches qu'il va falloir utiliser à bon escient, qui devront stimuler la concurrence et permettre au coach artésien de proposer des aménagements tactiques. Ces promesses doivent maintenant se transformer en actes...

Guillaume Delattre

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