Christian Bekamenga, autopsie d'un échec (en partie excusable)

Christian Bekamenga RC Lens 05En cette année 2016, l'équipe de MadeInLens a pris une bonne résolution : vous donner plus que jamais la parole ! C'est pourquoi, nous vous demanderons assez régulièrement votre avis sur des questions qui font l'actualité du RC Lens. 

Pour ce troisième numéro, nous avons sondé nos Twittos à propos de Christian Bekamenga. Moins de six mois après son arrivée en Artois, le joueur prêté par Troyes a quitté le club sur un constat d'échec. 

La question n'est pas de savoir si le Camerounais a réussi son passage au club, Antoine Kombouaré, lui-même, concède un « échec de recrutement ». Par contre, on peut se demander si l'apport de l'ex-Lavallois n'aurait pas été tout autre dans un contexte différent et plus favorable. A ce sujet, vous êtes une légère majorité (54%) à penser que quelque soit le contexte, le passage de Christian Bekamenga à Lens aurait été un échec. 

Cela correspond-il à l'opinion de Romain Pechon, rédacteur en chef de MadeInLens

 

Les résultats du sondage : 

Sondage réalisé sur Twitter les 13 et 14 janvier 2016 

Notre avis :

Six mois, 12 matchs (dont 7 titularisations) pour 1 seul but, le bilan famélique de Christian Bekamenga ne plaide pas en sa faveur. Pour autant, le néo-messin dispose de certaines circonstances atténuantes qui sans justifier peuvent tout du mois expliquer son passage raté en Artois. Lorsque Christian Bekamenga est prêté au RC Lens le 5 août dernier, l’enthousiasme est de mise chez les supporters lensois. En effet, la plupart ont gardé à l’esprit cet attaquant décisif avec le Stade Lavallois. Auteur de 18 buts en 37 matchs lors de la saison 2013/2014, le Camerounais joue alors un rôle prépondérant dans le maintien de son équipe (Laval termine la saison au 17e rang), tandis que Lens obtient sa montée à l’issue de la 38e journée en s’imposant contre le CA Bastia (0-2), grâce à un doublé d’Adamo Coulibaly.

Si le premier a remplacé le second dans l’effectif lensois cet été, ce n’est pas réellement le Christian Bekamenga de Laval qui a rejoint les rangs artésiens. Car entre temps, l’ancien Nantais a tenté l’aventure troyenne. Après six premiers mois poussifs avec Laval, le natif de Yaoundé est sollicité par Jean-Marc Furlan pour aider le club aubois dans sa course au titre. Si Troyes remporte haut la main le championnat, le rendement de Bekamenga est plutôt décevant. En 9 rencontres, ce dernier n’inscrit que 2 petits buts. Si bien que l’été dernier, la direction sportive troyenne prie son joueur de trouver un nouveau point de chute, ce sera donc le RC Lens. A peine trois jours après son arrivée, Christian Bekamenga effectue ses débuts sous le maillot lensois lors du match nul concédé par le Racing (1-1) contre le Red Star. Le nouvel attaquant livre alors une prestation assez moyenne, pas de quoi inquiéter le microcosme lensois qui lui accorde le temps nécessaire pour s’adapter.

Une semaine plus tard, Bekamenga ouvre le score contre Créteil, la machine semble alors lancée. Cette réalisation restera comme son unique but sous le maillot artésien. Le Camerounais ne trouvera finalement jamais sa place au sein de l’attaque lensoise. Si Antoine Kombouaré lui maintient sa confiance pendant une dizaine de matchs, le numéro 9 lensois finit par s’asseoir sur le banc de touche à la mi-octobre. Puis, ne sera plus jamais convoqué à la suite de la défaite en Coupe de France sur le terrain de Quevilly (2-1). Arrivé avec le moral en berne après plusieurs mois de doute, Bekamenga n’aura jamais réussi à retrouver la confiance lors de son passage dans le Pas-de-Calais. La première raison qui explique ce cuisant échec est liée au contexte dans lequel Christian Bekamenga a évolué à Lens. L’attaquant est arrivé dans une équipe en pleine reconstruction.

En effet, le début de saison artésien s’avère particulièrement laborieux. Le Racing se cherche et enchaîne les contre-performances. Mi-octobre, Lens pointe à la 16e place à l’issue d’un déplacement à Clermont, rencontre à laquelle le Camerounais assiste depuis les tribunes du stade Gabriel Montpied. Par la suite, il ne jouera plus que 24 minutes en championnat. Dans une équipe qui doutait, Christian Bekamenga n’a jamais su être l’homme capable de porter son équipe. Si l’attaquant a sa part de responsabilité, il a également été une victime collatérale de ce début de saison complètement raté. En réalité, le système de jeu n’a jamais correspondu aux qualités de l’ancien Lavallois. Pour ses débuts, Bekamenga est aligné dans un 442 losange, l’obligeant à faire beaucoup d’efforts sur toute la largeur du terrain. Or, ce dernier est un joueur de surface, un numéro 9 à l’ancienne qui se contente de faire le minimum de déplacements possibles.

Tactiquement, le Camerounais n’est pas un attaquant compatible à une équipe qui cherche à avoir la possession. Il a brillé à Laval dans une équipe de contre, où les espaces étaient nombreux. Christian Bekamenga n’est pas un joueur à l’aise dans les petits espaces. C’est au contraire, un attaquant qui a besoin d’espaces et de temps pour avoir le temps d’accélérer, de se mettre en position favorable. Surtout, l’homme fonctionne à l’affect, Bekamenga a besoin de ressentir la confiance de son entraîneur et des coéquipiers. A Laval, il était l’homme qui concentrait l’attention, le joueur recherché en permanence par ses partenaires. A Lens, le Camerounais n’a jamais trouvé sa place, aussi bien sur le terrain que dans le vestiaire. Surtout la dynamique de groupe et de résultats s’est faite sans lui. Et dans ce genre de cas, les absents ont toujours tort. Je pense sincèrement que l'apport de l'ex-Lavallois aurait pu être tout autre dans un contexte favorable à son éclosion. Et ce contexte, il pourrait bien le trouver à Metz. 

Sans en attendre monts et merveilles, Christian Bekamenga est un joueur qui aurait pu raisonnablement inscrire entre 5 et 10 buts cette saison. Ce total, le Camerounais pourrait bien l’atteindre lors de cette deuxième partie de saison sous les couleurs du FC Metz. Là-bas, il va y retrouver un coach qui l’a fait briller, Philippe Hinschberger. A peine nommé en Lorraine, l’ancien entraineur de Laval avait fait de Bekamenga sa priorité de recrutement. Le nouveau technicien lorrain sait comment relancer la machine, une vraie complicité existe entre les deux hommes. Hinschberger fera tout pour le mettre dans les meilleures conditions possibles.  Alors que Bekamenga aurait pu être relancé dans un RC Lens qui a repris du poil de la bête, le choix a été fait de le laisser partir. Pourquoi ? Sans doute parce que la confiance entre les deux parties était rompue. Christian Bekamenga est-il fini ? Les six prochains mois avec le FC Metz permettront de répondre à cette question.

Attendu comme le messie dans un club où les difficultés offensives sont criantes, le Camerounais se voit offrir une seconde chance dans un club qui joue également la montée. A lui de la saisir et de prouver que cette année 2015 n’était pas digne de sa valeur réelle. En tout cas, à Metz, tout est réuni pour à nouveau briller. Cette fois-ci, aucune excuse ne lui sera accordée en cas d’échec aussi criant que lors de son passage à Lens.

Bon vent. 

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