László Bölöni : « Cristiano Ronaldo n'avait peur de rien »

Laszlo-Boloni-RC-LensAu lendemain de la cérémonie du Ballon d'Or, au cours de laquelle Cristiano Ronaldo a été sacré, l'ancien entraîneur lensois László Bölöni revient sur le moment où il a lancé le Portugais chez les pros. C'était en 2002 avec le Sporting Portugal. 

Racontez-nous vos impressions lorsque vous arrivez au Sporting Portugal à l'été 2001...
« Ronaldo ne jouait même pas avec la réserve, il était chez les juniors. Je l'ai vu en amical, je l'ai pris quelque temps plus tard à l'entraînement... et je ne l'ai plus jamais laissé repartir ! Je ne voyais pas en lui un gamin de 16 ans encore assez maigre, mais un joueur déjà mature. Ce qui m'a impressionné, en dehors de sa technique, c'est son implication totale à l'entraînement, sans aucune appréhension ou excès de respect face à nos meilleurs joueurs. Il n'avait peur de rien, surtout pas des contacts. Sur le plan tactique aussi, il était précoce. Je me souviens lui avoir crié dessus en finale d'un tournoi amical en Espagne parce qu'il avait perdu la balle sur un passement de jambes. Il a aussitôt piqué un sprint, il a récupéré le ballon dans notre surface et il m'a fait un geste pour me dire : "J'ai compris". Pour moi, le Ronaldo que nous connaissons aujourd'hui est né ce jour-là. Quelques semaines plus tard, il marquait un doublé pour son premier match en Championnat (contre Moreirense en septembre 2002, ndlr). »

Dès ce premier match, vous le placez sur un côté alors qu'il avait toujours joué en position d'avant-centre chez les jeunes. Pourquoi ?
« Parce qu'il y a beaucoup de joueurs brésiliens au Portugal, pas toujours brillants à mon avis mais très expérimentés, et que mon analyse était qu'il exprimerait mieux ses qualités de vitesse sur un côté, face au jeu, que dos au but entre deux stoppeurs de 90 kilos. J'avais aussi remarqué à l'entraînement que ce positionnement ne nuisait pas à son efficacité. Je suis fier de cette décision. A Manchester, Alex Ferguson a partagé mon appréciation et confirmé ce choix. »

Quelques mois après l'avoir lancé, alors que Cristiano Ronaldo n'a pas encore 18 ans, vous dites de lui dans la presse qu'il est «l'Eusebio de demain», une formule que l'on vous a beaucoup reproché à l'époque au Portugal...
« Mon conseiller était proche du président du Benfica, le club d'Eusebio. Il m'a dit : "Tu es fou, pourquoi as-tu dis ça ? Comment peux-tu comparer un jeunot avec une personnalité pareille ?". Moi, je ne pensais manquer de respect à personne et j'avais mes raisons de dire cela. Je n'avais peut-être pas compris à quel point Eusebio, qui vient de nous quitter malheureusement, est un monument intouchable au Portugal. Mais je l'ai rencontré par la suite : il ne m'en voulait pas du tout et il était... presque d'accord avec moi. Avec mon conseiller, nous avions fini par faire un pari. Je crois l'avoir largement gagné depuis mais j'attends toujours le Champagne ! »

Source: lequipe.fr

Photo : Yahoo.fr

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