Hafiz Mammadov « considéré comme un escroc » en Azerbaïdjan

Hafiz-Mammadov-RC-Lens-4Le rachat de Sheffield Wednesday par Hafiz Mammadov n'a toujours pas été finalisé malgré les communiqués parus sur le site officiel du club anglais. La situation du propriétaire du RC Lens intrigue, notamment ses possibles problèmes au sein même de son pays.

Sur le site Hat-trick.frRomain Molina y consacre un long article. Il a, notamment, recueilli le témoignage d'un journaliste azéri qui permet d'en savoir un peu plus sur la personnalité d'Hafiz Mammadov.

 

 

 

Pour commencer, il indique qu'aucun accord définitif n'a encore été trouvé pour le rachat des Owls : « Mammadov a dit à Mandaric qu’il paierait depuis plusieurs comptes bancaires. Il lui a parlé de comptes sur trois continents différents avec trois devises différentes, ce qui engendrerait des taxes colossales pour la conversion. C’était l’un des points de désaccord car ça représentait une somme à sept chiffres […] Il y avait aussi une large partie des fonds qui venait directement d’Azerbaïdjan. »

Un journaliste azéri en dit plus à Romain Molina, l'auteur de l'article, sur la situation de l'homme d'affaires azéri : « Quand j’ai voyagé, j’ai vu la différence avec mon pays. Bakou est une très belle ville, incroyablement moderne. Tout est centralisé autour de notre capitale, mais tout est globalement contrôlé. La presse est financée directement par les gens ayant de l’argent : le pouvoir en place, les grands industriels et autres personnes ayant fait fortune. Mammadov a toujours été un ami du pouvoir. Il a obtenu des marchés sans appel d’offre ou de concurrence, comme son entreprise de taxi à Bakou. Vous ne pouvez prendre que sa compagnie. D’autres ont essayé de se monter, mais elles ont toujours été démantelées.

Même nous, nous ne savons pas vraiment qui il est. Il est inaccessible. Depuis mon départ, je prends toujours des nouvelles de mon pays. Avant, on faisait – c’est l’une des raisons m’ayant poussé à quitter l’Azerbaïdjan – de la propagande et même pour Mammadov. C’était un exemple de réussite et on devait le montrer bon, généreux. En réalité, c’est surtout quelqu’un de très orgueilleux. Il sera généreux si tu le glorifies, s’il en retire des bénéfices pour son égo. Je suis sûr que si quelqu’un lui dit : « Tu n’as pas d’argent » et le titillait, il serait capable de lui apporter une valise de cash.

Depuis deux, trois mois, la presse s’emporte sur Mammadov. On a toujours écrit un peu n’importe quoi quand c’était commandé d’en haut. C’est comme le coup de sa fausse arrestation. En le balançant comme ça, sachant qu’Internet n’est pas aussi démocratisé que dans les autres pays, les personnes d’en haut savaient que cela toucherait le grand public et le décrédibiliserait aussi ailleurs. On a lu que son club de Bakou avait des retards de salaire. C’est vrai, mais c’est depuis très longtemps ! Si sa garde rapprochée n’était pas contente des joueurs, ils n’étaient pas payés. Mais ils pouvaient aussi toucher des grosses primes s’ils étaient bons, en plus de leur salaire.

Je suis en tout cas surpris de ce revirement de situation. Cela veut forcément dire que des gens du pouvoir ne sont plus amis avec lui aujourd’hui. Mammadov a beau être puissant, il ne détient pas les clés du pouvoir. Si ces derniers décident de supprimer quelqu’un, il sera supprimé. Vu qu’il est un personnage public – et c’est sans doute voulu pour sa propre sécurité -, il faut trouver d’autres moyens : le discréditer et le ruiner. Ce n’est pas dur de nationaliser l’argent ou les biens de quelqu’un en Azerbaïdjan, l’un de mes cousins a connu ça…

Personne ne sait ce qu’il s’est réellement passé. J’ai essayé d’en savoir plus, rien à faire. On sait simplement que Mammadov a de l’argent ailleurs, mais son entreprise fourre-tout (Baghlan Group) est visiblement en ruine. Leur site n’est d’ailleurs plus en ligne, mais en construction. C’est tellement bizarre […] Il est considéré comme un escroc aujourd’hui chez nous. C’est le mot qu’on fait passer à la presse. Nous savons très bien que Mammadov a de l’argent ailleurs car il était souvent aux États-Unis ou à Londres. Il a même des parts dans des marchés asiatiques. Mais combien ? »

Il semblerait que le rachat des Owls semble être sa priorité du moment et qu'il compte toujours finaliser cette opération, au détriment du RC Lens, comme en témoigne son démenti au sujet de son arrestation, publié sur le site du club anglais, et pas sur celui du Racing.

De plus, il est impossible de savoir si ses comptes ont été gelés, l'Azéri disposant de multiples comptes bancaires, notamment à l'étranger. Ces difficultés supposées ne l'empêchent pas en tout cas de continuer à sponsoriser l'Atletico Madrid ou des pilotes automobiles, ce qui lui couterait 10 millions d'euros par an.

Retrouvez l'article sur le site Hat-Trick.fr

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