Michel Seydoux : « Techniquement impossible de recevoir le RC Lens »

Michel-Seydoux-LOSCEn début d'après-midi sur notre site, on vous relayait les propos du président du LOSC au micro de RTL sur son refus d'accueillir le RC Lens au stade Pierre Mauroy l'année prochaine. Dans une interview accordée à 20 Minutes, Michel Seydoux s'explique plus longuement sur sa décision. 

Pourquoi avez-vous décidé de refuser d'herberger le RC Lens la saison prochaine au stade Pierre-Mauroy ? 

« Ce n'est pas si simple que ça. On était conscient que le RC Lens allait avoir un problème de stade dès la saison prochaine. Depuis trois mois, on a donc réalisé un travail de fond pour voir quelles étaient les possiblilités pour les accueillir. J'ai consulté tous les services de la préfecture du Nord en terme de sécurité ou de transports. Et on est arrivé à la conclusion qu'il était techniquement impossible de recevoir le RC Lens pendant dix-huit mois minimum au stade Pierre-Mauroy. »

Quels sont ces problèmes techniques ? 

« En terme de transport, il faut savoir que 10 000 à 12.000 supporters du LOSC viennent au stade en transports en commun. Ce ne sera pas pareil avec les supporters lensois qui viendront plutôt en voiture. Cela va créer des problèmes d'accessibilité au stade et augmenter les problèmes de parking tout autour de l'enceinte. Les conditions ne sont pas non plus remplies en terme de sécurité. Quand je prends l'autoroute, je vois encore des tags qui datent d'au moins huit ans disant «Non au Losc à Bollaert». Si Lens vient jouer à Lille, il y aura des jaloux car malheureusement, chez les supporters du LOSC et de Lens, il y a une minorité de crétins qui pourraient causer des dégradations à cause de jalousies. Ce n'est pas facile à gérer en terme de sécurité. Et puis, il y a aussi un problème de pelouse. Elle ne pourrait pas tenir le choc si deux équipes jouent dans le même stade. »

N'avez-vous pas aussi peur que Lens vous fasse de l'ombre ? 

« Bien sûr que non. Sinon, je n'aurais jamais proposé à Gervais Martel il y a une dizaine d'années la construction d'un stade de 80 000 places capable d'accueillir nos deux équipes sur le modèle de San Siro à Milan. »

On pourrait vous reprocher de ne pas jouer la carte de la solidarité régionale vu que Lens a accueilli les matchs du LOSC en Ligue des champions (2001-2002 et 2006-2007)...

« Sauf que là ce n'est pas un problème ponctuel de deux-trois matchs par saison. On parle de dix-huit mois minimum. Ce n'est pas pareil. Et puis, j'ai aussi compris que ça gênait beaucoup le RC Lens de recevoir le Losc quand on avait un problème de stade. A l'époque (en 2006), Gervais Martel m'a dit que c'était la dernière fois qu'il nous louait (au prix fort) le stade Bollaert. Je me suis débrouillé après. »

Est-ce que le Losc a vraiment le dernier mot dans ce dossier vu que le stade Pierre-Mauroy ne vous appartient pas ? 

« Elisa, le propriétaire du stade, s'occupe des manifestations extra sportives et de tout ce qui ne concerne pas le LOSC. Par exemple, c'est Elisa qui décide d'accueillir ou non un match de l'Equipe de France. Mais si jamais un autre club de Ligue 1 veut venir jouer au stade, c'est le Losc qui décide et c'est donc moi, en tant que présient du club, qui tranche. »

Ne redoutez-vous pas des pressions politiques qui pourraient changer la donne ? 

« Non, il n' y a pas de pression politique. D'ailleurs, Martine Aubry, présidente de la communauté urbaine de Lille à qui appartiendra le stade dans 32 ans, est derrière nous et soutient la décision du Losc. »

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