En plein dans le MiL : « J’ai mal à mon RC Lens »

MadeInLens en plein dans le mil 02Dix ans déjà.

Il y a dix ans, en janvier 2005, j’écrivais mes premiers articles sur le web lensois. A l’époque, Joël Muller dirigeait son dernier match et Francis Gillot prenait les rênes du groupe lensois. Cela me paraît si loin, mais si proche également. A l’époque, Vitorino Hilton, Adama Coulibaly, Alou Diarra, Seydou Keita, Eric Carrière, Aruna Dindane et John Utaka entre autres portaient la tunique Sang et Or.

Depuis dix ans, et comme tous les supporters, j’ai vécu des moments géniaux et d’autres beaucoup moins géniaux avec notre RC Lens. J’ai souffert en Ligue 2 ces dernières saisons et, au retour de Gervais Martel avec Hafiz Mammadov, je me suis pris à rêver d’un meilleur avenir pour nos Sang et Or. Et le président « historique » du club lensois semblait surtout avoir changé, avoir appris durant cette année où il a dû quitter le RC Lens, ce qui me donnait davantage d’espoirs encore.

Depuis, les Lensois sont montés en Ligue 1. La passion suscitée par la montée est vite retombée et, aujourd’hui, comme beaucoup, je m’interroge très sérieusement sur l’avenir de ce club que je supporte, que j’ai dans le cœur depuis 25 ans maintenant, ce club qui m’a fait couler des larmes de joie et de rage, ce club que j’aime, tout simplement.

Et ce mardi matin, alors que le mercato est terminé depuis quelques heures et que les problèmes extrasportifs pourrissent la vie du club depuis des mois, « j’ai mal à mon Racing ».

Un merveilleux élan brisé…

16 mai 2014, le RC Lens l’emporte 0-2 sur la pelouse du CA Bastia et valide sa montée en Ligue 1 après trois saisons au purgatoire. Un doublé d’Adamo Coulibaly fait chavirer de bonheur les supporters lensois et Gervais Martel réussit son pari. Un an après son retour à la tête du RC Lens avec le milliardaire Hafiz Mammadov à ses côtés, le président Sang et Or a alors toutes les cartes en main pour réinstaller le RC Lens durablement en Ligue 1 : le groupe est soudé, Antoine Kombouaré réalise des miracles. Le public est revenu en masse au stade Bollaert-Delelis avec trois derniers matchs à guichets fermés et, malgré une saison à jouer à l’extérieur, la passion, en berne depuis quelques saisons, retrouve sa vigueur d’antan.

Huit mois plus tard, il ne reste presque plus rien de cet état de grâce. Hafiz « Casper » Mammadov et ses difficultés financières ont plombé cet élan, ce que la DNCG s’est chargé de confirmer depuis des mois. Les quelques rares bonnes nouvelles sont quasi-immédiatement plombées par de nouvelles désillusions.

Gervais Martel Hafiz Mammadov RC Lens 04Gervais Martel, par ses erreurs incroyables de communication, s’est bien souvent couvert de ridicule à quasiment chacune de ses sorties depuis de longs mois. A force de truculences, de phrases comiques et de déclarations maladroitement optimistes et pseudo-rassurantes, le président lensois cristallise aujourd’hui les tensions et les rancœurs des supporters. On ne peut toutefois avoir aucun doute sur son acharnement à trouver des solutions et des fonds pour sauver le RC Lens, avec de nombreux voyages à Bakou, mais le mal est fait.

Lui qui a donné aux couleurs Sang et Or leurs plus beaux lustres avant de couler une première fois avec son navire en 2012, dont on pensait qu’il s’était assagi à son retour, qu’il avait appris de ses erreurs, semble répéter le même schéma que lors de la dernière relégation de 2011. Les déclarations optimistes sur les finances et les passages devant la DNCG, sur le mercato, sur... presque tout en fait, se voient démontées les unes après les autres quelques jours/semaines après, alimentant ainsi la colère des supporters. 

Encore ce lundi soir au micro de France Bleu Nord, son « opération vérité » sur les finances laisse un goût mitigé.

D’un côté, on sait au moins qu’Hafiz Mammadov n’est plus présent depuis longtemps et qu’il ne faut plus espérer quoi que ce soit venant de lui, qu’il est nécessaire de tourner la page de cet actionnaire qui, malgré son investissement initial qui a sauvé le RC Lens, aura également été capable de le mettre dans une situation plus que périlleuse. On se dit que Gervais Martel va encore une fois rebondir sur ses pattes et on a presque envie de le suivre, de lui faire confiance, de le croire.

Mais le doute est là, implacable. Aujourd’hui, le président du RC Lens peut dire ce qu’il veut : une grande majorité des supporters ne le croit plus. Et c’est plus que regrettable.

Chaque jour, la passion du RC Lens en prend un coup

En mai dernier, la flamme de la passion avait été vigoureusement rallumée avec la montée en Ligue 1. Nourriture essentielle du supporter, l’espoir était de retour et chacun se réjouissait de retrouver l’élite, de voir le club lensois se montrer raisonnablement ambitieux. L’optimisme est au beau fixe…

Malgré les premiers refus de la DNCG, cet optimisme est resté de mise malgré des doutes sérieux, surfant encore sur la montée acquise. L’été pénible, la montée arrachée après les rebondissements devant la DNCG et le CNOSF, les recrues arrivées et non validées, les prêts d’Alphonse Aréola et Marcel Tisserand refusés, l’interdiction de recrutement, les déclarations lénifiantes des dirigeants, l’invraisemblable erreur d’IBAN, les difficultés financières d’Hafiz Mammadov, les 4 millions qui mettent des mois à arriver, les rumeurs de dépôt de bilan, le communiqué maladroit accusant presque les supporters d’être responsables d’un possible dépôt de bilan après le match face à Metz, les nouveaux écueils face à la DNCG en janvier… La litanie des déboires peut malheureusement encore être enrichie…

Pour les supporters que nous sommes, la chute est vertigineuse et la fracture nette. Chaque jour, les supporters que nous sommes déchantent et sont de plus en plus écœurés par ces déboires extrasportifs qui couvrent de honte les couleurs Sang et Or, nos couleurs si chères.

Et pourtant, nous sommes toujours fiers de ces couleurs qu’un groupe d’anciens et de petits jeunes, dirigés par un véritable magicien, parvient à faire briller chaque semaine en Ligue 1.

Et pourtant, sur le terrain…

RC Lens equipe 04Car le paradoxe est là.

Les équipes de jeunes obtiennent de bons résultats, la réserve est en difficulté comme chaque année mais démontre des qualités. Et surtout, en Ligue 1, les Sang et Or se battent, s’arrachent et se montrent dignes de ces valeurs de combattivité, de solidarité, d’abnégation qui avaient depuis longtemps disparu du jeu lensois et qui font la (seule ?) fierté des supporters aujourd’hui.

Malgré un groupe limité en nombre et peu aidé par les faits de jeu, les suspensions, les blessures et une pelouse médiocre, Antoine Kombouaré parvient à en tirer le meilleur.

Malgré la 19e place actuelle, les Sang et Or ont démontré à de nombreuses reprises qu’ils mériteraient amplement d’avoir quelques points de plus s’ils parvenaient à concrétiser leurs nombreuses occasions. Pour le moment, le RC Lens n’est pas décroché et le maintien en Ligue 1 est encore largement envisageable.

Maintenant, avec les galères extrasportives, ce ne sera pas forcément suffisant car l’hypothèse d’une relégation administrative reste tout à fait plausible. Si cela venait à arriver, ce serait une honte absolue pour les dirigeants lensois qui auraient ainsi réduit à néant les extraordinaires efforts de leurs joueurs et du staff. On en est encore loin. Encore que… Pour le moment, mieux vaut ne pas y penser et rester concentrés sur le sportif et la Ligue 1.

Car à chaque match, nos Lensois ont besoin de nous, besoin de nos encouragements, de notre soutien indéfectible pour aller de l’avant, se transcender et aller chercher ces points qui leur permettront d’aller chercher le maintien en fin de saison.

D’un bonheur immense à un désenchantement profond

Depuis mai dernier, le RC Lens nous a fait passer d’un bonheur immense à un désenchantement profond, d’une passion revigorée à un sentiment de dégoût devant ces problèmes extrasportifs et leur gestion qui pourrissent la vie des supporters depuis des mois alors que, sur le terrain, le groupe d’Antoine Kombouaré fait quand même sacrément plaisir à voir. Malgré un terreau excellent, l’arbre RC Lens est en mauvaise santé. Autant les racines et le tronc de l’arbre RC Lens semblent pourris et prêts à s’effondrer au moindre souffle, autant ses feuilles sont vertes, plus vertes que la pelouse du stade de la Licorne.

Mais plusieurs de ces feuilles vertes, celles-là même qui auraient dû assurer l’avenir sportif du RC Lens durant quelques saisons, ont failli être vendues (c'est le cas pour Dimitri Cavaré transféré à Rennes même s'il est prêté au Racing jusqu'à la fin de saison) pour combler les pertes d’un club à la dérive, sacrifiées sur l’autel de la gestion extrasportive et financière calamiteuse des dirigeants lensois et de Gervais Martel.

Sacrifiées pour assurer l’avenir immédiat du club. Mais jusqu’à quand ? Je suis un optimiste forcéné mais là, je n’ose même plus imaginer la prochaine intersaison...

Alors oui, ce matin, « j’ai mal à mon Racing »…

Thomas

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