Frédéric Thiriez confirme sa volonté de réformes

Frederic-Thiriez-LFPDans L'Equipe, Frédéric Thiriez martèle son message et son envie d'apporter des changements dans le football français. Le président de la LFP soulève quelques pistes et confirme certains idées déjà lancées.

Que comptez-vous faire ?

– Le nouveau ministre de l'Économie (Emmanuel Macron) fait de la compétitivité des entreprises une priorité. Les clubs sont des entreprises. Je demande donc un pacte de responsabilité appliqué au football. Chaque année, on contribue à hauteur de 700 M€ en charges fiscales et sociales. La France donne l'image d'un pays qui est réticent à accueillir des investisseurs. On demande un allègement de charges qui sont insupportables par rapport à nos concurrents. En France, pour un salaire de 600 000 euros annuels, on paye 186 000 euros de charges patronales. En Allemagne, c'est 12 000 euros. Si le PSG payait les charges sociales au taux allemand, il économiserait 50 M€ par an. Dans le détail, on souhaite retrouver un système de droit à l'image, comme pour les artistes. Mais aussi la suppression de la taxe sur les spectacles, qu'il faut remplacer par une TVA à taux réduit. Et un assouplissement de la loi sur le sponsoring. Nous réclamons enfin la normalisation des loyers des stades selon des critères objectifs et la propriété du numéro d'affiliation des clubs.

Vous y croyez vraiment ?

– Attention ! Nous proposons des choses en échange. Le modèle économique du football français a vécu. Il reposait sur une hyperdépendance aux droits télé et la vente de joueurs issus de la formation. C'est terminé. Il faut que les clubs se donnent des ressources pérennes, notamment en termes de billetterie.

Mais concrètement ?

– On travaille avec deux sociétés de conseil, qui vont aider les clubs à améliorer le traitement du client, la billetterie. C'est du concret. Il y a plusieurs axes de réformes structurelles sur lesquels travailler, comme le renforcement de la licence club ou la récompense des performances européennes. Par ailleurs, au niveau européen, il n'y a pas assez de solidarité entre la Ligue des champions et la Ligue Europa. Le rapport est de 1 à 5 (916 M€ versés, contre 187 M€). Il faut passer de 1 à 3. Au niveau français, réservons une partie des droits télé en fonction des points ramenés par les clubs en Coupe d'Europe. On peut aussi aller vers un Championnat davantage protégé, en resserrant l'élite : dix-huit clubs en Ligue 1 ? Deux montées et deux descentes seulement ? Il faut également réfléchir à une forte augmentation de l'aide aux clubs relégués. La catastrophe industrielle d'une descente doit être évitée. Je souhaite enfin instaurer un salary cap (une limitation de la masse salariale) en L 2. Pas en L 1, car ce serait se tirer une balle dans le pied. Tout ceci, je le soumets aux clubs et j'attends leurs réactions jusqu'aux assises du football, qui devraient avoir lieu à la fin de l'année.

Vous avez souvent demandé, en vain, de telles réformes. Pourquoi avanceraient-elles aujourd'hui ?

– La ligne du gouvernement s'est infléchie. Il veut aider les entreprises à se battre. Je m'inscris dans cette logique.

 

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